L'Abbaye Notre Dame des Neiges est membre de l'Ordre Cistercien de la Stricte Observance (dit Trappiste)

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C’est en l’honneur du Bienheureux Charles de Foucauld que fut aménagé, en 2006, un oratoire où ses reliques sont vénérées. Lieu de beauté et de paix, en nous rappelant la vie de cet assoiffé de Dieu, l’oratoire redit à chacun que la mission et la vie évangélique ont leur source dans le silence de la contemplation.

Le Polyptique

BAS-RELIEFS SUR LA VIE de JESUS-CHRIST et de CHARLES de FOUCAULD

                réalisé par Soeur Mercédes OSB

CHAPELLE D’ADORATION A NOTRE DAME DES NEIGES

Pour lire ces bas-reliefs :

La frise supérieure illustre quelques épisodes de la vie de Jésus-Christ. En parallèle, la frise inférieure évoque quelques étapes du Bienheureux Charles de Foucauld.

Celui-ci disait qu’il fallait imiter le Christ et non les saints.

 

Motif du polyptique Scène représentée Textes choisis de Charles de Foucauld

A Jérusalem, en pèlerinage au Temple, Jésus a 12 ans, l’âge de la maturité religieuse dans le judaïsme. Assis parmi les docteurs de la Loi, sur le parvis, Jésus ″ écoute et interroge ″ . « Tous ceux qui l’entendaient s’extasiaient sur l’intelligence de ses réponses. »

Main ouverte : il reçoit l’enseignement. L’autre main avec l’index levé : il enseigne.

Ses parents, Marie et Joseph, le cherchent et le retrouvent là. Jésus prend sa première décision : « il redescendit alors avec eux et revint à Nazareth ; et il leur était soumis. »

Les frères et sœurs du Sacré-Cœur…auront toujours devant les yeux le Modèle Unique, « le charpentier fils de Marie ». (Directoire, art. IX, in Règlements et Directoire, Nouvelle Cité, 1995, p. 622)

L’enfant Charles reçoit les trois sacrements de l’initiation chrétienne : le baptême, la confirmation et l’Eucharistie, fondements de la vie chrétienne. Tenu par ses parents au dessus du baptistère, le prêtre verse l’eau sur son front en disant : Charles je te baptise au Nom du Père, du Fils et du Saint Esprit.

Ensuite la Confirmation, à l’âge de raison, donné par l’Evêque ; une colombe, symbole de l’Esprit Saint descend sur l’enfant. Enfin l’Eucharistie que Charles reçoit à genoux.

Selon l’iconographie traditionnelle, le ciel est figuré par des nuages, une nuée. Ici la main de Dieu tient une auréole dorée. Cela signifie qu’il a un projet d’amour sur ce petit garçon, comme Il en a un sur chacun de nous. « Soyez saints comme Je suis Saint ».

 

Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de ne vivre que pour Lui…Il y a une telle différence entre Dieu et tout ce qui n’est pas Lui ! …(Lettre à Henry de Castries, 14 août 1901, in Lettres à Henry de Castries, Grasset, 1938, p. 96-97)

Luc 19, 1-10 .   Zachée, comme Charles, est riche ; Pour voir passer Jésus il monte sur un arbre car il est petit de taille. Jésus passe, lève les yeux et lui dit : « descend vite, il faut que je vienne habiter chez toi. ( parallélisme exact avec Charles qui, sur la parole d’un prêtre de Jésus, se met à genoux puis reçoit l’Eucharistie : Dieu chez lui.) ».

Les apôtres sont derrière Jésus qui leur donnera ″ le pouvoir des clefs ″ c'est-à-dire le pouvoir de pardonner les péchés en son Nom. Ce pouvoir se transmet sans interruption des apôtres aux prêtres, par le sacrement de l’Ordre. C’est par ce ″ pouvoir ″ que l’abbé Huvelin réconcilie Charles en pardonnant ses péchés.

Zachée a le même côté excessif de Charles. « Je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens et si j’ai fait tort à quelqu’un, je lui rends 4 fois plus. »

Converti, Charles pensa aussitôt à la vie monastique.

Je vivais comme on peut vivre quand la dernière étincelle de foi est éteinte. Par quel miracle la miséricorde infinie de Dieu m’a-t-elle ramené de si loin ? Je ne puis l’attribuer qu’à une chose, la bonté infinie de Celui qui a dit de Lui-même : « quoniam bonus, quoniam in saeculum misericordia ejus » et Sa Toute-Puissance…(Lettre à Henry de Castries, 14 août 1901, in Lettres à Henry de Castries, Grasset, 1938, p. 95)

Orphelin à 6 ans, Charles est élevé par son grand-père. Il ″ perd ″ la foi à l’adolescence. Pour devenir officier, il entre à St Cyr, mais travaille le moins possible. Il est riche, il mène une vie mondaine, frivole, un train de vie où s’agglutinent les faux amis et de multiples présences féminines. Il n’est pas heureux. Sa famille s’inquiète de le voir dilapider sa fortune. Nous le voyons ici , en officier, dans une boîte de nuit avec une belle dame. Toast, bonne chère, danse, lumière tamisée…

Charles n’est pas heureux. Dieu l’attend au fond de son cœur. Dieu ne déserte pas.

Après quelques années, sa vie se ″ range ″ . Il travaille, fait une expédition au Maroc qui lui mérite un prix de géographie. Il revient à Paris. La foi d’une de ses cousines, Marie de Bondy, mère de famille et très intelligente, le bouleverse. Un jour, en l’église St Augustin de Paris, il s’approche du curé, l’abbé Huvelin. Celui-ci lui dit :

 ″ confessez-vous ″ . Charles tombe à genoux et confesse sa vie de péchés et de peines . L’abbé lui dit :  ″ allez communier tout de suite ″ . La conversion de Charles date de ce jour-là. « Aujourd’hui, le salut est venu pour cette âme » Luc 9, 9. Du ciel, le bras de Dieu tend le Calice et l’Hostie à Charles.

 

La vie cachée, une vie ordinaire, Jésus la mène à Nazareth avec Marie sa mère, pendant 30 ans.

Comme tous les villageois, il cueillit en son temps les raisins sur la treille de sa maison. Marie est allée puiser l’eau au puits et acheter du pain.

Ce sont ces choses ordinaires, - le raisin, l’eau, le pain…etc – que Jésus prendra pour instituer les sacrements de son Eglise. Il dira aussi, pour se faire bien comprendre, « Je suis la vigne…, Je suis le Pain… Je suis la porte… »

Chacun sait que l’amour a pour premier effet l’imitation…Je ne me sentais pas fait pour imiter la vie publique de Jésus dans la prédication : je devais donc imiter la vie cachée de l’humble et pauvre ouvrier de Nazareth…(Lettre à Henry de Castries, 14 août 1901, in Lettres à Henry de Castries, Grasset, 1938, p. 97)

 

Dès sa conversion, Charles veut tout donner à Dieu de lui-même : sa vie, ses forces, ses biens, ses affections. Accompagné par son Père spirituel, l’abbé H. Huvelin, il s’oriente vers la Trappe. Il entre à l’Abbaye Notre Dame des Neiges où, novice, il prie et travaille. Il veut la vie cachée.

Nous le voyons ici travailler et prier.

 

Me rendre seul à Nazareth et y vivre inconnu, en ouvrier, de mon travail quotidien ; je restai là près de quatre ans, dans une retraite, une solitude, un recueillement bénis, jouissant de cette pauvreté et de cet abaissement que Dieu m’avait fait si ardemment désirer, pour L’imiter. …(Lettre à Henry de Castries, 14 août 1901, in Lettres à Henry de Castries, Grasset, 1938, p. 98)

En vérité, c’est Jésus qui a pris la dernière place, et nul ne peut la lui ravir.

La veille de la Passion, au cours du dernier repas, Jésus se lève et lave les pieds de ses apôtres, en commençant par Pierre. Il lave aussi les pieds de Judas qui est à droite, tenant la bourse. Ainsi, il prend la place du serviteur, de l’esclave, se tenant à genoux devant chacun.

Sur la table, le pain et le vin qui deviendront le Corps et le Sang de Jésus : ne sera-ce pas un abaissement plus radical encore, qui met notre Dieu à notre merci, à la portée de nos mains, exposé à nos indifférences, à notre peu de foi… mais aussi à tout l’amour dont nous sommes capables.

″ Personne n’a autant été aimé que Jésus Christ ″ ni ne le sera…

 

Pour moi chercher toujours la dernière des dernières places, pour être aussi petit que mon Maître, pour être avec Lui, pour marcher derrière Lui, pas à pas en fidèle domestique, fidèle disciple, et puisque dans sa bonté infinie et incompréhensible il daigne me permettre de parler ainsi, en fidèle frère, en fidèle épouse…En conséquence arranger ma vie de manière à être le dernier, le plus méprisé des hommes pour la passer avec mon Maître, mon Seigneur, mon Frère, mon Epoux, qui a été «l’abjection du peuple et l’opprobre de la terre, un ver et non un homme ». Vivre dans la pauvreté, l’abjection, la souffrance, la solitude, le délaissement, pour être dans la vie avec mon Maître, mon Frère, mon Epoux, mon Dieu, qui a vécu ainsi toute sa vie et m’en donne un tel  exemple dans sa naissance. (6 novembre 1897, dans sa Retraite à Nazareth : I. Jésus, son Incarnation, sa naissance, in La Dernière Place, Nouvelle Cité, 1974, nouvelle édition 2002, p. 63)

 

La vie à la Trappe ne suffit pas à l’ardeur de Charles. Il veut ″ la dernière place ″, Il veut imiter Jésus serviteur, méprisé et souffrant.

A Nazareth, il se place comme pauvre jardinier des pauvres clarisses. Il loge dans une cabane au fond de leur jardin. Là il médite et écrit sur l’Evangile, ce petit livre qu’il porte toujours sur lui.

Lorsque son travail au jardin est fini, il passe des heures en adoration devant le Très Saint Sacrement, dans la chapelle des sœurs.

C’est à Gethsémani que Jésus connut la plus âpre solitude. Mais aussi lorsqu’il passait des heures, des nuits en prière dans des lieux à l’écart

Mon apostolat doit être l’apostolat de la bonté. En me voyant on doit se dire : « Puisque cet homme est si bon, sa religion doit être bonne. » - Si l’on demande pourquoi je suis doux et bon, je dois dire : « Parce que je suis le serviteur d’un bien plus bon que moi. Si vous saviez combien est bon mon Maître JESUS. »

« Je voudrais être assez bon pour qu’on dise : Si tel est le serviteur, comment donc est le Maître ! » (M. Huvelin) (Notes du carnet de 1905-1912 après le voyage en France de 1909, in Carnets de Tamanrasset 1905-1916, Nouvelle Cité, 1986, p. 188-189)

 

 

C’est à Nazareth qu’il se décide à recevoir le sacerdoce. Il revient à Notre Dame des Neiges et sera ordonné à Viviers.

Puis il part pour l’Afrique du Nord et s’enfonce dans le désert du Sahara pour rejoindre les plus pauvres. Le voici à Beni Abbès. Il rêve d’avoir des disciples mais les règles de vie qu’il propose sont invivables, sauf pour lui. Il reste seul. Les Touaregs se méfient. Il attend qu’ils viennent à lui, ils ne viennent pas. Charles vit une âpre solitude. Charles, frère universel, regarde passer une caravane… il prie pour ces hommes à chameau à qui il brûle d’annoncer l’Amour de Dieu.

 

C’est l’évangélisation, non par la parole, mais par la présence du Très Saint Sacrement, l’offrande du divin Sacrifice, la prière, la pénitence, la pratique des vertus évangéliques, la charité – une charité fraternelle et universelle partageant jusqu’à la dernière bouchée de pain avec tout pauvre, tout hôte, tout inconnu se présentant, et recevant tout humain comme un frère bien-aimé…(Lettre à Henry de Castries, 23 juin 1901, in Lettres à Henry de Castries, Grasset, 1938, p. 84)

Et tout cela prend sens et valeur éternelle par la mort et la résurrection de Jésus, vrai Dieu et vrai homme. Mort pour nous sauver de la mort et dont l’immense souffrance nous révèle l’immense Amour du Père.

 

Au calvaire, St Jean regarde Marie pour tenir bon. Car ″ la Mère de Jésus était là ″  comme elle est là près de nous ses enfants, et elle sera là toujours.

Jésus dit avant d’expirer : « Voici ta Mère ».

Charles, orphelin à 6 ans, sut reconnaître le doigté infiniment maternel de Marie sur son âme

 

Dieu, pour nous sauver, est venu à nous, s’est mêlé à nous dans le contact le plus familier et le plus étroit, de l’Annonciation à l’Ascension. Il continue à venir à nous, à se mêler à nous, à vivre avec nous, dans le contact le plus étroit, chaque jour et à chaque heure dans la Sainte Eucharistie. Ainsi, nous devons, pour travailler au salut des âmes, aller à elles, nous mêler à elles, vivre avec elles dans un contact familier et étroit. (Directoire, art. XXVIII, in Règlements et Directoire, Nouvelle Cité, 1995, p. 649)

 

Charles s’est enfoncé dans le désert. Il est à Tamanrasset, au milieu des Touaregs qu’il visite et soigne. Il apprend leur langue, jusqu’à écrire un dictionnaire touareg - français remarquable. Il collecte les traditions, les poésies de ce peuple et les traduit. Les Touaregs l’appellent avec respect : le Marabout.

La guerre de 14-18 éclate. Charles construit un fortin en terre crue pour abriter les villageois en cas d’attaque.

Des pillards, professionnels de razzia, frappent un jour à la porte. Charles entr’ ouvre. On le saisit, le jette dehors et le ligote. Il garde le silence. Il sait qu’il va mourir. Les hommes fouillent pour trouver un butin inexistant. Ils jettent à terre l’ostensoir et la Sainte Hostie. Soudain, à l’horizon de la dune, des silhouettes. Le gardien de Charles prend peur et tire… à bout portant. Sans un mot, Charles s’effondre. La balle va se ficher dans le mur du bordj où elle fut retrouvée.  1916  .

-  Sept trappistes, en terre d’Islam, aimés de leurs frères musulmans qu’ils n’ont pas voulu abandonner dans la tourmente, sont assassinés :  les 7 moines de Thibirine.

 

Réponse à une question de son Préfet apostolique, le T.R.P. Guérin :

« Mon bien-aimé Père, je suis misérable sans fin, pourtant j’ai beau chercher en moi, je ne trouve pas d’autre désir que celui-là : Que votre Règne arrive ! Que votre Nom soit sanctifié !…Vous me demandez si je suis prêt à aller ailleurs qu’à Beni-Abbès pour l’extension du Saint Evangile : je suis prêt pour cela à aller au bout du monde et à vivre jusqu’au jugement dernier…(Lettre au T.R.P. Guérin, 27 février 1903, in Correspondances sahariennes, Cerf, 1998, p. 155)

 

Charles est prêtre. Au désert, au cœur du Sahara, lorsqu’il trouve quelqu’un pour la servir, il célèbre la Messe.

Il a revêtu ici une chasuble rose, couleur liturgique rare, utilisée deux fois l’an, pour le dimanche de l’Avent ″ gaudete ″ et le dimanche de Carême ″ laetare ″. Couleur de la joie intérieure qui attend dans la confiance.

Par son sacerdoce, Charles rend le Christ présent parmi les Touaregs… qui ne vont pas à la Messe. Sans qu’ils le sachent Jésus est parmi eux. Le Bienheureux est représenté trois fois sur ce bas – relief. Au centre, il offre le Saint Sacrifice, à gauche, nourri et illuminé par l’Eucharistie il converse avec ses frères Touaregs, et à droite il écoute les poésies de Dassine, l’égerie du Hoggar, qu’il note et traduira. Allan son époux est là aussi.

 

Ce banquet divin, dont je suis le ministre, il fallait le présenter non aux frères, aux parents, aux voisins riches, mais aux plus boiteux, aux plus aveugles, aux âmes les plus abandonnées, manquant le plus de prêtres…Dans ma jeunesse, j’avais parcouru l’Algérie et le Maroc : au Maroc, aucun prêtre à l’intérieur ; au Sahara algérien, une douzaine de missionnaires. Aucun peuple ne me semblant plus abandonné que ceux-ci, j’ai sollicité et obtenu du Préfet apostolique du Sahara la permission de m’établir dans le Sahara algérien. (Lettre à Mgr Caron, 8 avril 1905)

Commentaires par Soeur Mercédes OSB de l'abbaye de Ste Scholastique de Dourgne

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